NOUVEAU !
La retranscription de la 1ère conférence est désormais disponible à l’achat.
Plus d’informations sur notre site.
Vous pouvez aussi acheter le livret Hors la loi #1 directement sur Zeste.coop.
COP21 | CYCLE DE CONFERENCES « HORS LA LOI, POUR DE PASSER LA LOI »
COP21 | L’ICEB et CO2D vous invitent au lancement de leur cycle de conférences pour la COP21. Il s’agit d’une continuité d’évènements, démarrant le 28 septembre 2015 et se terminant pendant la COP21 elle-même, début décembre 2015. 3 dates pour 3 thématiques.
Nous constatons tous que, pour réaliser des bâtiments à la hauteur des enjeux du changement climatique et du dérèglement énergétique, il faut souvent nous situer hors des standards, normes ou réglementations pour les dépasser. Experts du bâtiment et de l’environnement, il est de notre responsabilité de mettre nos actions en accord avec nos connaissances. Comment avoir le courage d’alerter nos maitres d’ouvrage et la société toute entière quand la loi n’est pas adaptée aux enjeux ?
3 conférences pour traiter de ce sujet :
- Conférence 1 – « Etre hors la loi, ça veut dire quoi ? », le 28 septembre 2015
Page détaillée – Booklet de présentation – Affiche – Communiqué de presse – Retranscription
- Conférence 2 – « La boite à outils pour dépasser la loi », le 18 novembre 2015
Page détaillée – Booklet de présentation – Affiche – Communiqué de presse
- Conférence 3 – « Le bâtiment frugal », le 8 décembre 2015
Adapté aux enjeux du changement climatique, du désordre énergétique et de l’épuisement des ressources, le concept de bâtiment frugal est décrit dans le guide du même nom et disponible à l’achat sur ce site.
Page détaillée – Booklet de présentation – Affiche – Communiqué de presse
Ces conférences se sont appuyées sur un manifeste expliquant comment les professionnels de l’ICEB se sont mis hors la loi pour pouvoir construire des bâtiments à la hauteur des enjeux du changement climatique. Ci-dessous, l’appel à témoignages puis le manifeste.
APPEL A TEMOIGNAGES
« Ce n’est pas par plaisir que l’on se risque à être hors la loi (la loi, c’est-à-dire les codes, règlements, normes, PLU, DTU qui régissent l’acte de bâtir). Ce n’est pas par facilité.
Au contraire, on se met hors-la-loi parce qu’on n’a pas totalement confiance. La loi est là pour protéger chacun, mais parfois, au lieu de défendre l’intérêt public, elle défend des parts de marché, elle impose au lieu de libérer.
Nos métiers c’est d’imaginer le futur. Le législateur réagit aux évènements. Il est dans le présent et il suit les évènements, les modes, parfois il les crée. Il croit ce que lui promettent certains industriels. Il a foi dans les progrès et la technologie.
Nous non. En termes d’énergie, nous savons que le kWh le plus écologique est celui qu’on ne consomme pas. Alors quand la loi nous oblige à multiplier certains éléments en prévision de l’avenir comme les prises de télécommunication dans toutes les pièces, on se dit que ce n’est peut-être pas nécessaire. Alors, on en met des factices juste pour le jour du passage du contrôleur du CONSUEL, et après, on les démonte.
Qui sommes-nous pour décider qu’il vaut mieux que les salles de bains soient ventilées naturellement alors que notre bureau de contrôle nous dit : « Mais non, on ne contrôle bien les débits qu’avec la VMC » ? Nous savons que la fenêtre ouverte, c’est toujours mieux qu’un placard aveugle et fermé. Qui sommes-nous pour croire que nous avons raison quand nous transgressons la loi ?
Nous avons discuté pied à pied, STD à l’appui, pour convaincre des archi et des MO de l’absurdité de faire des façades toutes vitrées plein ouest. Malgré les progrès des vitrages, c’est encore une absurdité. On met la clim et la pauvre, elle doit ramer à contre-courant pour rafraîchir le local surexposé. Nous savons qu’un jour notre système de production électrique explosera, à cause d’une canicule prolongée et de l’impossibilité de refroidir les réacteurs, à cause d’une tempête qui abîmera nos réseaux centralisés. Ce jour-là, il fera meilleur vivre dans un bâtiment frugal… même hors la loi.
La loi nous oblige à faire des choses dont nous savons qu’elles sont néfastes à l’environnement, qu’elles sont coûteuses en énergie y compris énergie grise et en budget, que l’entretien sera une charge, ne sera pas fait.
C’est parce que nous transgressons parfois la loi en défendant de nouvelles manières de penser, de faire, d’habiter que la loi avance, change. C’est pour cela qu’il faut se parler, partager nos expériences, les raconter, diffuser les idées.
Vous avez des histoires, des anecdotes, des combats gagnés ou perdus, des retours d’expérience, des exemples où vous avez été hors-la-loi pour développer des solutions environnementales, pour simplifier les systèmes technologiques, pour rendre aux utilisateurs le choix de leur confort, pour économiser l’énergie, pour inventer des dispositifs plus intelligents, pour utiliser les forces naturelles et gratuites, pour tirer parti du site, pour mieux répondre aux besoins des utilisateurs.
Venez les raconter et constater que vous n’êtes pas seuls que d’autres mènent ces combats. Il faut se serrer les coudes pour IMAGINER et CONSTRUIRE des architectures HEUREUSES et FRUGALES« .
MANIFESTE DES HORS LA LOI LANCEURS D’AVENIR
Ce cycle de conférences s’appuie sur un manifeste expliquant comment nous nous sommes mis hors la loi pour pouvoir construire des bâtiments à la hauteur des enjeux du changement climatique.
« Parce qu’il y a urgence et que la loi, la règle, la norme n’évoluent pas assez vite.
Parce que l’ère des solutions standards, uniques (et paresseuses) étant achevée, il va falloir inventer et multiplier les actions même si certaines paraissent relever du bricolage.
Parce qu’il faut réfléchir aux tenants et aux aboutissants (par exemple la clim en cas de canicule, c’est ridicule car c’est justement là que les centrales nucléaires sont vulnérables à la chaleur et la sécheresse).
Parce que la loi suit et crée des modes en croyant qu’une nouvelle technologie va résoudre tous les problèmes.
Parce que ma grand-mère était très bas carbone sans être du tout aux normes.
J’ai transgressé la loi, le règlement, le DTU j’avoue et si c’était à refaire, je le referais.
Parce que la règle empile les injonctions sans tenir compte de la réalité du terrain.
Parce qu’il y a un budget et qu’au nom de la loi, mettre en œuvre des solutions coûteuses exclut ceux qui ne peuvent pas payer.
Parce que le risque fait partie de la vie.
Parce que voir des personnes dormir dans la rue est révoltant.
Parce que certaines des parties intéressées qui conseillent le législateur sont parfois plus intéressées par leur carnet de commande que par l’intérêt public.
J’avoue, je n’ai pas appliqué la loi, j’ai triché par rapport au PLU, je n’ai pas tout dit au bureau de contrôle et je regrette parfois de n’avoir pas transgressé plus loin.
Parce que les normes sont aplatissantes.
Parce que les conditions locales sont particulières et pas exactement délimitées par les frontières.
Parce que la science, la recherche, l’expérience ont fait évoluer certaines idées reçues (par exemple le volume d’air neuf nécessaire à un enfant n’est pas proportionnel à la taille de ses poumons).
Parce que les normes contribuent à façonner un monde mercantile où je n’ai pas envie de vivre.
Parce qu’il ne s’agit pas de nos intérêts particuliers, individuels ou nationaux mais de toute l’humanité, au nord, au sud, sur tous les continents et pour toutes les générations à venir.
J’avoue, j’ai choisi, parfois, d’en faire moins, d’en faire plus, de ne pas respecter la loi, l’habitude, les normes ou les modes de calcul« .