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  • Manifeste pour une frugalité heureuse

    ACTU

      • RENCONTRES DE LA FRUGALITE HEUREUSE  | Elles se tiendront en octobre 2018 probablement, le samedi 6, et sans doute à Loos-en-Gohelle (Pas-de-Calais) sur le site réhabilité du carreau de mine 11/19 . Elles seront l’occasion d’échanges entre les signataires afin d’approfondir cette notion de frugalité et d’imaginer comment répondre au mieux au contexte actuel.
    • ECHANGES AU SEIN DE GROUPES LOCAUX ou PROFESSIONNELS  | Ci-après, vous pouvez télécharger la liste des signataires qui se sont proposés pour animer ces groupes ainsi que leurs coordonnées pour leur signifier votre intérêt à suivre les échanges, de près ou de loin.

    Je télécharge la liste des groupes d’échanges (groupes déjà établis en Aquitaine / Auvergne-Rhône-Alpes / Bourgogne-Franche-Comté / Bretagne / Hauts-de-France / Ile-de-France / Occitanie / Pays de la Loire / PACA / Réunion / Belgique / Maroc / Suisse / Vietnam…)


    Face aux bouleversements climatiques, environnementaux, énergétiques et sociétaux, nos domaines d’intervention que sont le bâtiment et l’aménagement des territoires connaissent de grands bouleversements…et sont appelés à en connaître de plus grands encore.

    Le temps presse.

    C’est pourquoi nous avons pris cette initiative de frugalité, alternative aux visions technicistes, productivistes, gaspilleuses en énergie et en ressources de toutes sortes. Elle vous est proposée dans le manifeste ci-dessous.

    Nous comptons sur vous pour donner du poids à cette initiative.

    Les signatures individuelles ou celles de personnes morales peuvent être envoyées à l’adresse : contact@frugalite.orgen précisant : Nom | Prénom | Profession | Courriel. Plus nous seront nombreux à signer, plus cette « frugalité heureuse » prendra place dans nos métiers.

    L’ICEB et ses membres


    Télécharger le manifeste

    Signer le manifeste en ligne

    MANIFESTE POUR UNE FRUGALITÉ HEUREUSE

    Le temps presse
    L’alarme sonne de tout côté. Les rapports du GIEC confirment la
    responsabilité humaine dans le dérèglement global. Plus de 15 000
    scientifiques l’affirment : il « sera bientôt trop tard pour dévier de
    notre trajectoire vouée à l’échec, et le temps presse ». L’ONU déplore
    que les émissions de gaz à effet de serre stagnent à 52 Gt annuels,
    alors qu’il faudrait les limiter à 36, voire 24, pour rester endessous
    des 2 °C qui autoriseraient un avenir apaisé. La COP 23 affiche
    son impuissance : les engagements pris lors de la COP 21, il y a
    2 ans, conduisent à une hausse de plus 3 à 3,5 °C. Mais, restons optimistes,
    il est encore temps : « Nous avons 3 ans pour agir », avertissent
    Jean Jouzel et Pierre Larrouturou.

    Les menaces s’accumulent
    Au-delà des changements climatiques dus aux émissions de gaz à
    effet de serre, les menaces s’accumulent : décroissance accélérée
    de la biodiversité ; raréfaction de ressources épuisables ; pollution
    accrue de l’air, des terres et des mers ; inégalités grandissantes face
    au partage des richesses et aux impacts du dérèglement global…
    La seule maîtrise de l’énergie ne suffira pas.

    Des paroles et des actes
    Les choix politiques nationaux sont-ils à la hauteur des enjeux ? Les
    gouvernements successifs annoncent des initiatives qu’ils finissent
    par reporter. Ainsi, l’objectif des 50 % de nucléaire dans le mix électrique
    est repoussé aux calendes grecques, ruinant pour de nombreuses
    années l’essor des énergies renouvelables. Depuis la crise
    financière de 2008, la visée environnementale n’est plus le dessein
    essentiel qu’elle fut au début de ce siècle. La révision à la baisse des
    engagements, comme pour la RT 2012, l’annonce de mesures au
    budget notoirement insuffisant, comme pour la rénovation énergétique
    de l’existant, et la mise à mal du financement du logement
    social l’attestent et inquiètent.

    Un mode de développement obsolète
    Pourquoi refuser de voir l’avenir ? Sommes-nous pour toujours pris au
    piège d’un mode de développement aveugle ? Comment peut-on
    favoriser une production accrue de biens sans voir l’épuisement des
    ressources et les dérèglements planétaires ? Comment peut-on
    avantager la prospérité de la finance sans voir enfler les inégalités et
    notre dette envers la nature ? Comment peut-on privilégier la compétition
    égoïste sans voir les solidarités s’épuiser et la générosité
    s’étouffer ? Ce mode de développement d’un autre âge paralyse
    la transition écologique et sociétale.

    La bonne nouvelle
    Mais le monde change et des graines de possibles poussent sur
    toute la planète. Une agriculture soucieuse des humains et de la
    nature sort de la marginalité et les circuits courts se développent.
    Une économie coopérative, sociale et solidaire prend place en
    dehors des secteurs marchands et de ceux qui s’autoproclament
    collaboratifs. Dans les esprits, l’usage partagé prend le pas sur la
    possession, la mutualisation sur la privatisation, la sobriété sur le gaspillage.
    Un monde nouveau naît.

    La lourde part des bâtisseurs
    Les professionnels du bâtiment et de l’aménagement du territoire ne
    peuvent se soustraire à leur responsabilité. Leurs domaines d’action
    émettent au moins 40 % des gaz à effet de serre pour les bâtiments,
    et bien plus avec les déplacements induits par les choix urbanistiques,
    telle la forte préférence pour la construction neuve plutôt
    que la réhabilitation. Choix qui suppriment, tous les 10 ans,
    l’équivalent de la surface d’un département en terres agricoles.
    L’engagement collectif et individuel s’impose.

    Frugalité en énergie
    Le monde du bâtiment change aussi. À l’échelle du territoire,
    l’Ademe a présenté 165 porteurs de projets de production
    d’énergie renouvelable, locale et participative. À l’échelle du bâtiment,
    on construit des édifices sains et agréables à vivre sans ventilation
    mécanique ni climatisation, voire sans chauffage. Grâce à la
    ventilation naturelle, au rafraîchissement passif, à la récupération
    des apports de chaleur gratuits et à l’inertie thermique, la conception
    bioclimatique permet de réduire au strict minimum les consommations
    d’énergie, tout en assurant un confort accru. Nous savons
    le faire et cela ne coûte pas plus cher. Pourquoi ne pas généraliser
    ces pratiques ?

    Frugalité en matière
    Nous savons nous passer de matériaux qui gaspillent les ressources.
    La construction en bois, longtemps limitée aux maisons individuelles,
    est mise en oeuvre à présent pour des équipements publics
    d’envergure et des habitations collectives de plus de 20 étages. Les
    isolants biosourcés, marginaux il y a peu, représentent près de 10 %
    du marché et progressent de 10 % chaque année. La terre crue,
    matière de nos patrimoines, sort du purgatoire dans lequel le XXe
    siècle l’avait plongée. Toutes ces avancées consolident le développement
    de filières et de savoir-faire locaux à l’échelle des territoires.

    Frugalité en technicité
    La frugalité en énergie, matières premières, entretien et maintenance
    induit des approches low tech. Cela ne signifie pas une absence
    de technologie, mais le recours en priorité à des techniques
    pertinentes, adaptées, non polluantes ni gaspilleuses, comme à des
    appareils faciles à réparer, à recycler et à réemployer. En réalisation
    comme en conception, la frugalité demande de l’innovation, de
    l’invention et de l’intelligence collective. La frugalité refuse
    l’hégémonie de la vision techniciste du bâtiment et maintient
    l’implication des occupants. Ce n’est pas le bâtiment qui est intelligent,
    ce sont ses habitants.

    Frugalité pour le territoire
    Qu’il soit implanté en milieu urbain ou rural, le bâtiment frugal se
    soucie de son contexte. Il reconnaît les cultures, les lieux et y puise
    son inspiration. Il emploie avec soin le foncier et les ressources locales
    ; il respecte l’air, les sols, les eaux, la biodiversité, etc. Il est généreux
    envers son territoire et attentif à ses habitants. Par son programme
    et ses choix constructifs, il favorise tout ce qui allège son
    empreinte écologique, et tout ce qui le rend équitable et agréable
    à vivre.

    Pour la frugalité
    La transition écologique et la lutte contre les changements climatiques
    concourent à un usage prudent des ressources épuisables et
    à la préservation des diversités biologiques et culturelles pour une
    planète meilleure à vivre. Le maintien des solutions architecturales
    urbanistiques et techniques d’hier, ainsi que des modes actuels
    d’habiter, de travailler, de s’alimenter et de se déplacer, est incompatible
    avec la tâche qui incombe à nos générations : contenir puis
    éradiquer les dérèglements globaux.

    Le bâtiment frugal et le territoire frugal – urbain ou rural – sont les
    réponses que nous avons choisies. Nous les partageons dans nos
    enseignements, nos interventions et nos publications. Nous les mettons
    en oeuvre dans nos réalisations pour accompagner
    l’instauration d’une société heureuse et écoresponsable.

    19 janvier 2018

    Alain Bornarel (ingénieur), Dominique Gauzin-Müller (architecte),
    Philippe Madec (architecte et urbaniste)

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    Pour tout contact, envoyer un courriel à l’adresse contact[at]frugalite.org, en précisant : Nom/Prénom/Profession/Courriel


    Relais : leMoniteur.frcombourse.comamc-archi.com, incub.net

  • iceb café
    16 Déc 2024 à 18h30

    Les structures hybrides, l’inévitable métamorphose de l’architecture

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