INTERVENANTS
Alain Bornarel a introduit la rencontre en expliquant que la problématique centrale à résoudre dans la construction d’un bâtiment pour la petite enfance, était la contradiction entre une bonne qualité de l’air intérieur et une faible consommation d’énergie. En effet, les enfants en bas âge ventilent deux à trois fois plus que les adultes, ce qui explique pourquoi ils ont besoin d’un grand débit de ventilation, très gourmand en énergie. Respecter la RT2012, dans ce cas-là., suppose de tous autres moyens que ceux habituellement mis en œuvre.
SUJET
Quatre projets ont été présentés lors de cet ICEB Café.
Halte garderie dans le parc de Choisy, Paris 13ème
MO : Ville de Paris; AMO délégué : RIVP
MOE : Groupe PariBioTop Architectes-Urbanistes, A. Christo-Foroux, HQE : H. Penicaud, BET : GEC Ingénierie
Environnement du projet
La halte garderie de 30 berceaux et de 390 m2 s’inscrit dans une opération de réhabilitation et d’extension, au sein du Parc de Choisy, qui comprend une résidence pour étudiants, la réhabilitation de 30 logements, la construction de 70 logements sociaux et un parc de stationnement de 70 places.
Les problématiques du projet
Il y a avait une volonté d’insérer la halte garderie dans son milieu, d’optimiser sa présence dans le parc, de lui offrir une forte solarisation et de la distinguer par les matériaux en bois des logements en terre cuite.
L’objectif était de créer des ambiances chaleureuses et diversifiées, offrant un grand confort (sensoriel, acoustique, olfactif, lumineux, thermique,…) dans des espaces ergonomiques et hygiéniques, particulièrement adaptés à l’échelle de la petite enfance.
La chronotopie a été à la base de l’organisation spatialo-temporelle, colorée et joyeuse, de la halte-garderie. La plus grande attention a été portée à la lumière naturelle, la vue, l’orientation, l’échelle, la créativité de l’enfant.
En 2008, le double flux n’avait pas la cote, notamment auprès des services techniques qui disaient qu’il fallait nettoyer les filtres tous les six mois, alors qu’il n’y avait pas le budget pour cela.
Il a fallu faire dialoguer la direction de la petite enfance et la direction des parcs et jardins de la Ville de Paris qui ne se parlaient pas, afin que le parc et la halte garderie soient des espaces qui puissent communiquer.
Davantage que les aspects techniques, ce sont les mentalités qui ont été difficiles à faire évoluer quant à la ventilation et au chauffage par le sol.
Descriptif du projet
- RT 2005 THPE, démarche HQE, chantier vert
- situé près de l’entrée du parc
- solarisation généreuse
- matériaux bois
- organisation spatiale et ergonomique colorée
- circulation avec une galerie lumineuse
- ouverture sur le parc pour faire communiquer les deux espaces, avec la lumière du matin pour les enfants
- 9 baies vitrées colorées, pour des ambiances lumineuses différentes
- toitures végétalisées
- jeux d’ombres sur les murs de la halte garderie
- salles de jeu pour les grands, éclairées naturellement
- chauffage avec station CPCU
Nouvelle crèche collective en cœur d’îlot à Belleville, Paris 20ème
MO : Ville de Paris; AMO délégué : OPH Paris Habitat
MOE : agence WRA, Vladimir Doray, BET : Tribu, Helene Michelson, Mecobat, Coretude
Environnement du projet
La crèche de 44 berceaux est au cœur d’un îlot de 400 logements sociaux, dans le quartier de Belleville à Paris.
Les problématiques du projet
Il y avait une volonté de créer un environnement protecteur pour les enfants alors que la crèche est située au milieu de barres d’immeubles et qu’elle n’est pas identifiable depuis l’extérieur de l’îlot.
Il fallait respecter le plan climat de la Ville de Paris (50kWhep/m2.an), obtenir un confort d’été de 35h maximum au dessus de 28°C, un confort visuel (objectif en FLJ de 2% sur 80% sur locaux à occupation prolongée), et assurer une bonne qualité de l’air (matériaux, balayage et rejets parking).
Descriptif du projet
- petite pergola pour faire remarquer l’entrée de la crèche aux enfants
- jardin sur la toiture, toiture végétale horizontale pour que les enfants la voient
- travail paysager afin de créer une profondeur de champs pour les habitants
- protection visuelle des enfants par une ligne de 40m de long
- métal pour la structure, murs à ossature bois, menuiseries extérieures bois-aluminium
- surfaces vitrées au Nord-Est
- protections solaires extérieures
- pas plus de 28°C en été grâce à de la ventilation naturelle de nuit
- plancher chauffant
- chaufferie gaz
- panneaux solaires thermiques pour l’eau chaude (besoin de 500 litres par jour)
- ventilation double flux avec récupération de chaleur (80 % de récupération)
- débits de ventilation : 18 m3/h/personne pour la salle de sommeil, 18 à 25 m3/h/personne dans la salle d’éveil
- matériaux écologiques labellisés
- étanchéité à l’air
- gestion des eaux de pluie grâce à la végétalisation du toit
- énergie grise à 38,4 kWhep/m2.an
- éclairages naturels
- luminaires à gradation avec tubes fluo haut rendement
- lumières zénithales
- chape un peu épaisse pour de l’inertie thermique
- mobilier en bois
- espaces ouverts
- lingerie étanche
- plafonds pas trop haut pour faciliter les changes des petits
- ascenseur
- hublot pour dire au revoir aux enfants
- recours à des artistes pour décorer le bâtiment
- signalétique artistiques sur les parois vitrées
Crèches de Rungis
MO : Ville de Rungis
MOE : Architecte, Christine Rousselot, BET : BECSI EIC, Environnement : Sophie Brindel-Beth
Environnement du projet
Il s’agit du regroupement de deux crèches de 60 berceaux chacune, auxquelles s’ajoutent une structure multi-accueil de 20 places, un logement de fonction et un parking (initialement un niveau + ajout d’un niveau pour la mairie).
Les problématiques du projet
La ville ne voulait pas de plancher chauffant, alors que c’est pertinent pour les enfants et qu’il y a un risque qu’ils touchent les radiateurs et les robinets thermostatiques accessibles.
Pour le renouvellement d’air et le confort d’été, la ventilation traversante demandée faisait peur au personnel du fait de risques de courants d’air. Les sondes prévues n’ont pas été installées, ce qui a eu pour conséquence l’absence de surventilation le premier été et des surchauffes, et celles finalement installées ont nécessité un mode d’emploi recommandant notamment de ne pas enlever les vestes des enfants le matin et d’ouvrir les fenêtres.
Les 30 m3/h demandés au programme ont nécessité un double flux avec échangeur.
Pour l’isolation intérieure, il a fallu trouver de l’inertie par le plancher et le plafond, et des protections solaires.
Il a fallu simuler en 3D la surventilation nocturne dans une unité de vie.
Descriptif du projet
- chaque unité est traversante et a son propre jardin
- jardins pour les jeux d’enfants et jardins extérieurs
- récupération d’eau
- matériaux écologiques
- radiateurs
- isolation par l’intérieur
- plafond ouvert
- sur-ventilation nocturne
Crèche de Cormenon
MO : Ville de Cormenon
MOE : Architecte, Corentin Desmichelles, BET : AI Environnement, Antoine Boulla
Environnement du projet
Il s’agit d’une crèche en ossature bois de 260 m2 en milieu rural, à Cormenon dans le Loir-et-Cher.
Les problématiques du projet
Il fallait réaliser un bâtiment en rez-de-chaussée qui offrait donc une compacité moyennement efficace sur le plan énergétique. Dès lors, il a fallu soigner l’isolation. Pour cela, il a été choisi de recourir à la paille, un isolant très performant qui répondait aussi à la volonté du maître d’ouvrage d’utiliser des matériaux locaux. Le choix des menuiseries triple vitrage Smartwin s’est aussi révélé très important pour réduire au maximum les besoins en chauffage.
La qualité de l’air devait être élevée puisqu’il s’agit d’une crèche.
La coordination et la sensibilisation de l’équipe de maîtrise d’œuvre a été la clé de l’obtention de la certification Passivhaus car la question énergétique n’est pas seulement l’affaire du thermicien.
Descriptif du projet
- conception bioclimatique
- locaux techniques et pièce à sommeil au Nord
- pièces à vivre au Sud
- mur bois préfabriqués en remplissage paille qui stockent du CO2 quand elle est locale (gain en énergie grise de l’équivalent de 35 ans de chauffage du bâtiment)
- matériaux simples mais qualitatifs
- triple vitrage
- un niveau de performance passif autorise des systèmes de chauffage moins coûteux
- le personne ouvre les fenêtres régulièrement
- étanchéité avec des panneaux collés avec remplissage paille
- adéquation entre la conception et le savoir-faire local
- montage en 5 jours et deux mois de préparation en atelier et travail de charpente d’un mois et demi
- pour les fondations, radier sur billes de verre cellulaire (Technpor)
- pont thermique périphérique : sans traitement particulier, augmentation du besoin
- système entrevous polystyrènes sur vide sanitaire
- performance du système de production ECS : quatre petits ballons d’eau chaude car utilisations espacées dans le temps, nombreux points de puisage
- artisans très impliqués
LIEU
La Maison de l’Architecture en Ile-de-France
148 rue du Faubourg Saint-Martin, 75010 Paris
Métro : Gare de l’Est