18h30, à la Maison de l’Architecture en Ile-de-France
148 rue du Faubourg Saint-Martin, 75010 Paris
En partenariat avec la Maison de l’Architecture en IDF
Bienvenue dans l’Anthropocène : de la grande accélération à la décroissance conviviale
Si, durant les Trente Glorieuses, il s’est agi de redistribuer les fruits de la croissance par des politiques keynésiennes, dans une optique de consommation illimitée de matière et d’espace, dans la seconde partie de l’Anthropocène, il s’agit de refonder les politiques à l’intérieur des limites écologiques.
La décroissance en tant que choix politique et éthique désigne alors l’ensemble des politiques de répartition juste de la rareté. Les modes d’allocation des ressources en diminution fonderont les clivages politiques de demain.
Ainsi on peut imaginer qu’après la croissance vertigineuse de la Grande Accélération et des Soixante-dix Glorieuses (1950-2020), la descente matérielle du monde sera le deuxième versant de l’Anthropocène, cette « ère de l’Homme » caractérisée par les énergies fossiles et l’industrialisme.
Trois axes de politiques de résilience devraient être envisagés.
D’une part, réduire la complexité et l’interdépendance des systèmes socio-techniques en mobilisant une Grande Requalification sur la base d’emplois locaux permaculturels dans les low tech, non délocalisables : manufactures de vélomobiles, commerces de proximité, conserveries, maraîchage, services aux personnes, etc.
D’autre part, organiser la résilience des villes face au changement climatique et la résilience des systèmes de transports face au pic pétrolier.
Enfin, concevoir les infrastructures selon des principes de redondance, de modularité, d’adaptabilité à différentes échelles et différents usages. La conception des implantations humaines sera inspirée par la recherche de la diversité, l’interconnexion des échelles, l’autonomie énergétique et alimentaire.
INTERVENANTE
Agnès Sinaï est journaliste à Actu-environnement et collabore au Monde diplomatique. Elle a co-écrit le Petit traité de la résilience locale (Charles Léopold Mayer, 2015), et dirigé les ouvrages de l’Institut Momentum, laboratoire d’idées créé en 2011 dont elle est la fondatrice. Elle enseigne ces thématiques à Sciences Po Paris depuis 2010 dans le cadre du master « sciences et politiques de l’environnement ». Elle a publié Walter Benjamin face à la tempête du progrès aux éditions Le Passager clandestin en 2016.
Ouvrages de l’Institut Momentum : Penser la décroissance, Politiques de l’Anthropocène (Presses de Sciences Po, 2013), Economie de l’après croissance. Politiques de l’Anthropocène II (Presses de Sciences Po, 2015) et Gouverner la décroissance, Politiques de l’anthropocène III, aux Presses de Sciences Po (mai 2017).
RESSOURCES
Présentation d’Agnès Sinaï (pdf) – Fichier son de la conférence (mp3)
LIEU
La Maison de l’Architecture en Ile-de-France
148 rue du Faubourg Saint-Martin, 75010 Paris – Métro : Gare de l’Est
ENTREE
Gratuite sur inscription (bientôt ouverte).