Vous avez été nombreux à suivre cet ICEB Café. Nous remercions au nom de tous les intervenants qui ont bien voulu se prêter au jeu de la transparence et nous fournir de précieux retours d’expérience sur leurs opérations :
- Simon Davies, directeur d’AIA Environnement
- Nadège Oury, de l’Alliance HQE – GBC France
- Marika Frenette, dirigeante de Wigwam et Célia Mailfert, de Wigwam
- Philippe Beaujon, architecte de Vurpas Architectes
La vidéo de la conférence est visionnable :
Quelques enseignements « à chaud » :
- Plusieurs typologies de bâtis à rénover ont été étudiés ; on constate une « carbodiversité » des impacts : suivant le type de bâti (année, usage, taille…) l’importance des postes est très différente
- Rénover permet d’atteindre plutôt aisément le niveau Carbone 2 (dans le référentiel E+C- applicable au neuf).
- L’approche fine du bilan carbone montre que les lots forfaitaires CFO-CFA voire même CVC et ascenseurs seraient sous-estimés (et non surestimés comme on en a l’idée générale pour les lots forfaitaires).
Quelques définitions
- PCE : Produit de construction et Equipements, ce sont les matériaux
- RDC urbains en activation : commerce, bureaux et petit tertiaire qui peuvent avoir un fort turnover.
- CVC : Chauffage Ventilation Climatisation
- Carbone 2 : c’est la notation du C (carbone) dans la méthode E+C- ; Ca correspond à un bilan carbone/m2 inférieur à un certain seuil
Questions et réponses des intervenants (très réactifs dans la discussion !)
Concernant les enseignements du projet NZC
- Est ce qu’on gagne des points si on conserve des éléments au-delà de leur durée de vie annoncée ? Réponse S. Davies : Oui on réduit mathématiquement l’empreinte carbone = moins d’amortissement des matériaux existant + moins d’émission liée aux nouveaux matériaux.
- A noter que l’ACV est effectuée sur 50 ans. Sur une durée plus longue l’énergie prend une part plus importante. Espérons que nous ne construisons pas que pour 50 ans. la lutte contre l’urgence climatique ne s’arrêtera pas en 2050 🙂 Réponse S. Davies : Bien d’accord ! Le temps de retour carbone offre une approche moins restrictive.
- Dans le poids carbone des matériaux, est ce qu’on compte leur transport ? Réponse S. Davies : Oui le transport est pris en compte mais malheureusement, ce sont souvent des données par défaut qui sont utilisées… A améliorer pour la suite !
- J’aurai bien aimé connaitre le retour sur investissement du gd ensemble collectif ? Réponse S. Davies : 8,3 ans (l’un des meilleurs !)
- Quel est le sens scientifique de l’amortissement ? Réponse S. Davies : Scientifiquement, cet amortissement représente la répartition du poids carbone des matériaux existants avec un partage en % avant/après : on comptabilisera ainsi a% pour le projet après rénovation, 1-a% avant rénovation.
- Comment avez-vous compté l’impact des matériaux de réemploi ? Egal à zéro ? Ou estimation de la consommation de la remise en œuvre ? Réponse S. Davies : quasi nulle, intégré au contributeur chantier
- Avez-vous pu prendre en compte l’eau non consommée grâce au recyclage de l’eau ? Réponse S. Davies : Oui
- Avez-vous un ordre de grandeur sur le temps de retour carbone des CTA DF ? Réponse S. Davies : J’avais fait une approche il y a quelques temps maintenant. J’avais estimé qu’il était de 8-9 ans pour un bureau à Strasbourg, 19 ans à Montpellier.
Concernant les bureaux de Wigwam en rdc
- Les lots forfaitaires techniques électriques seraient plutôt sous-estimés dans les outils actuels (contrairement aux autres lots a priori). L’idée répandue est que normalement la décomposition des lots forfaitaires permet de réduire les impacts, mais plusieurs REX sur les lots CFO et même CVC prouvent le contraire (S. Davies). Pour avoir fait le calcul détaillé dans des opérations neuves j’ai toujours eu des impacts supérieurs aux valeurs forfaitaires oui ! Idem en rénovation pour nos bureaux (C. Mailfert).
Concernant H7
- Est-ce que le calcul carbone vous a-t-il aidé à convaincre le MOA à conserver le bâtiment ? Réponse S. Davies : oui ainsi que la question du patrimoine défendue par Philippe. Le poids carbone des panneaux ramené à la surface bâtie : 35 kg/m² ( soit 3% du bilan global) Les onduleurs pèsent conséquemment dans le bilan.
Dans les perspectives
- Je ne vois pas beaucoup les écoles … Réponse N. Oury : C’est vrai c’est une autre famille importante, peut-être pour la suite du projet ?!
- Idée d’avoir des ratios carbone par personne, en complément des ratios par m² (pour éviter les effets pervers de bourrage de m²…) !
Enfin, quelques liens :
- Si vous souhaitez mieux comprendre la méthode utilisée
- Et pour aller un peu plus en détail sur chaque projet
Issue du sondage fait en cours d’ICEB Café