Quelle serait votre définition de la HQE ?
Je préfère ne pas parler de HQE mais plutôt de développement durable appliqué aux bâtiments en prenant en compte les enjeux de la planète : dérèglement climatique, épuisement des ressources, dégradation de la biodiversité.
Quelle est votre formation, votre métier de base ?
Votre parcours pour arriver à la HQE ?
Ingénieur centralien, j’ai travaillé en cabinet d’architecture pendant 7 ans avec des missions variées : urbanisme, chantiers,… puis en tant qu’ingénieur conseil dans le béton armé. Puis en 1984 avec Gilles OLIVE j’ai travaillé sur la maîtrise de l’énergie, on parlait déjà de réduire les consommations dans le bâtiment par 2 dans le Plan Construction de l’époque ! Avec 4 associés nous avons créés Tribu en 1986 toujours sur la maîtrise de l’énergie, puis à partir de 1990 nous nous sommes spécialisés sur la qualité environnementale.
Quelle relation entre votre cœur de métier particulier et la HQE ?
Mon métier, c’est celui de généraliste du bâtiment et de l’urbanisme. Il m’a suffi d’introduire une nouvelle dimension, le développement durable dans l’étude des projets. Dans les années 80, nous n’avions pas cette vision de choses et n’envisagions les solutions que sur le critère énergétique. Par contre, nous bénéficions d’un environnement qui nous fait cruellement défaut aujourd’hui : véritable politique technique, une pratique systématique du suivi et du retour d’expérience.
Avec qui faites-vous équipe ?
Avec de nombreux cabinets d’architecture, parmi lesquels ceux de Philippe Madec et de Pierre Tourre, avec qui nous travaillons systématiquement sur des projets très performants en développement durable.
Quelles sont vos réalisations actuelles, récentes ou en cours ?
- Le lycée de Pic St Loup (agence de Pierre Tourre), où nous avons particulièrement travaillé les ventilations naturelles (VNAC) en poussant au maximum les techniques jusqu’à l’utilisation de tourelles à vent .
- La maison du parc à Anglet (atelier de Philippe Madec),conçue entièrement en bois et sur pilotis pour préserver les milieux naturels du Parc.
- L’hôtel de la région Alsace avec l’atelier Chaix et Morel qui est la synthèse parfaite entre bioclimatique et architecture; l’éclairage naturel pénètre dans tous les espaces grâces à des nombreux patios et puits de lumière. Les protections solaires sont très efficaces. En fait, le bâtiment réalise une parfaite synthèse entre la trame urbaine et la trame climatique.
Votre travail rêvé ? Votre commande idéale ?
J’ai eu la chance de travailler avec l’architecte belge Lucien Kroll qui m’a fait partager sa passion et son engagement pour l’environnement .En 2003 nous avons travaillé ensemble sur le Lycée Caudry dans le Nord, dans une dynamique de mise en œuvre des idées et un enthousiasme extraordinaire dans la maîtrise d’œuvre.
Quels conseils donneriez-vous à un maitre d’ouvrage qui souhaite réaliser un bâtiment conforme aux principes de la démarche environnementale ?
- 1 En amont de la démarche environnementale, ce n’est pas qu’une question de technique ni d’architecture; c’est une remise à plat de la manière de vivre des bâtiments, et des standards de confort. Si on ne remet pas en question les normes actuelles, par exemple en ventilation la vitesse de l’air qui doit pas dépasser 0,2M/seconde, on ne saura pas réaliser totalement le confort d’été de manière passive.
- 2 Ne pas croire que le développement durable ne coûte pas plus cher, faire des bâtiments performants ça coûte plus cher mais c’est un investissement sur le long terme de la planète.
- 3 Il faut tenir le cap, même en cas de difficulté, de budget, de bureau de contrôle ou autre…