Ivan Fouquet, quelle est la spécificité de votre métier en termes de pratiques ou de clients ?
Je suis architecte en libéral et je travaille essentiellement sur des équipements soit comme maître d’œuvre, soit en sous-traitance avec d’autres agences d’architectes. Ainsi récemment, j’ai livré, avec l’agence CRC, un projet de 130 logements sociaux et une crèche passive pour la RIVP.
L’engagement pour la qualité environnementale est au cœur de ma pratique. Aujourd’hui, l’architecture n’est pas seulement une question de qualité constructive ou esthétique d’un bâtiment car l’architecte doit s’interroger sur l’impact environnemental de ses constructions, sur la préservation des ressources, la réduction des nuisances et sur la santé des habitants. Ces enjeux font partie de ce métier décrété d’ « utilité publique ». Ils sont réellement passionnants et ouvrent vers de nouvelles recherches et de nouvelles manières de penser l’architecture.
Je mène par ailleurs une activité militante sur le sujet de l’aéroport de Notre-Dame des Landes aux cotés des associations locales. Le regard de l’architecte permet parfois de trouver des alternatives. En juin 2014, nous avons montré, par une étude approfondie, que l’aéroport existant de Nantes était suffisant en termes de capacité et qu’il pouvait s’étendre dans son emprise foncière actuelle. Nous poursuivons cette démarche en lançant un atelier citoyen à Nantes.
Quand êtes-vous entré à l’ICEB ? Comment en avez-vous entendu parler ? Quelle a été votre motivation ?
J’ai entendu parlé de l’ICEB lors d’une formation chez CERTIVEA sur le référentiel HQE. Après avoir assisté à plusieurs ICEB Café, j’ai décidé d’adhérer à l’association en 2009.
Ma motivation était de pouvoir dialoguer avec des spécialistes de la qualité environnementale du bâti et ainsi d’enrichir ma pratique. On ne peut plus concevoir l’architecture comme une pratique isolée, indépendante des autres acteurs de la construction, AMO, BET et Entreprises. La réussite d’un projet tient dans la volonté commune de l’ensemble de ces acteurs et les membres de l’ICEB partagent une même éthique pour faire avancer la qualité environnementale du bâti et réussir la transition écologique en cours.
Quel temps consacrez-vous à l’ICEB et quelles responsabilités y occupez-vous ?
Je suis membre du bureau de l’association depuis 2013, en charge des formations.
Depuis mai 2014, j’anime un groupe de travail sur le Grand Paris durable avec notamment Sonia Cortesse, Gilles Olive, Olivier Davidau, Francesca Barbera, et Pascal Gontier.
En effet, nous estimons que la dimension écologique est insuffisamment traitée à l’heure actuelle dans le projet du Grand Paris. Les débats ouverts sur la métropole parisienne sont une opportunité unique pour réfléchir à la transition écologique de ce territoire, c’est le travail que nous menons avec ce groupe.
Je passe quelques heures par mois pour organiser les formations et j’organise une réunion mensuelle pour le groupe de travail.
Que vous apporte l’ICEB dans votre métier?
L’association m’a permis de nouer des contacts avec des AMO, des ingénieurs, de réfléchir sur ma pratique, et d’enrichir mes connaissances.
A travers les Iceb Café, les formations, les groupes de travail et dernièrement le séminaire, l’association donne des outils pour aller plus loin sur les questions environnementales et de santé.
Les débats internes, les points de vue et les recherches de chacun apportent aussi beaucoup de nuances et de lucidités sur notre métier. Ce fut le cas en septembre dernier lors du séminaire interne organisé pour réfléchir à nos pratiques et envisager l’action future de l’association après 20 ans d’activité.
Si vous deviez recommander à un confrère d’adhérer à l’ICEB, quels seraient vos arguments ?
L’ICEB propose des formations, elle organise mensuellement les ICEB Café sur un thème lié à la construction écoresponsable, elle est aussi à l’origine du OFF du développement durable.
Si beaucoup d’associations sont impliquées sur la question des enjeux environnementaux, il n’y a pas d’association professionnelle équivalente qui permette les échanges entre architectes, urbanistes, économistes, ingénieurs sur la qualité environnementale du bâti.