Un 1er bilan d’exploitation d’ALTO’Sphère votre nouveau siège social ouvert
en janvier 2009 ?
Nous n’avons pas encore les chiffres d’exploitation sur une année complète, mais les consommations qui seront disponibles en ligne semblent correspondre aux objectifs. Après avoir appris à faire fonctionner le bâtiment, le confort d’été a été acceptable. Je veux, pour augmenter l’inertie à l’étage, expérimenter de la cire à changement de phase pour le rafraîchissement. J’ai le projet d’une réalisation technique et artistique à intégrer dans l’espace de travail… Les levées de réserves sont aussi longues que pour les bâtiments de nos clients et en attente des reprises, nous n’avons pas encore refait le test d’étanchéité à l’air.
A suivre sur le site www.altosphere.fr
Votre parcours pour arriver à la HQE ?
Je suis Ingénieur-Thermicien. Depuis la création d’ALTO Ingénierie en 1991 nous faisons, en maîtrise d’œuvre ou en conseil, des études énergétiques. Les maîtres d’ouvrage des collectivités nous ont fait travailler très vite sur l’impact environnemental de nos études énergétiques.
Concernant la définition de la HQE : j’échange bien volontiers 50 barils de HQE contre une seule vraie préoccupation environnementale ! Le terme « HQE » me semble largement dévoyé.
On ne peut mélanger les « étiquettes » comme les certifications demandées par la maîtrise d’ouvrage et le volet opérationnel traitant réellement les enjeux environnementaux et qui implique de vrais engagements.
Quelle relation entre votre cœur de métier particulier et la HQE ?
L’intégration de la qualité environnementale dans nos missions d’ingénierie, en maîtrise d’œuvre et en AMO, est au cœur de notre métier.
Dans 80 % des projets que nous traitons, nous intervenons en MOE Fluides & Environnementales. Notre activité est à ¾ en maîtrise d’œuvre et ¼ pour l’AMO). Notre pratique de la maîtrise d’œuvre est le choix délibéré d’un métier où nous faisons (alors qu’en AMO, où je considère que l’on a moins de marge de manœuvre et de possibilités pour booster la performance environnementale d’un projet, il s’agit plus de faire-faire). Nous intervenons, à part égale, sur des marchés publics et privés. La demande environnementale est aussi présente dans les 2 secteurs. Je ne sais pas s’il y a plus de sincérité et d’envie chez l’un ou l’autre mais les maîtres d’ouvrages privés savent plus ce qu’ils veulent et pourquoi.
Avec qui faites-vous équipe ?
Avec tous les bons professionnels ; architectes, ingénieurs et maîtres d’ouvrage qui ont envie de faire bouger les choses !
Quels sont vos projets récents ou en cours ?
Nous venons de livrer le bâtiment des Houillères à Monceau-les-Mines (François Chochon et Laurent Pierre, architectes), l’Opéra du Château de Versailles (Frédéric Didier, architecte), le Musée d’Art Moderne de Lille Métropole (Manuelle Gautrand, architecte ), la Maison de l’Enfance à Créteil (Nicolas Michelin, architecte), ou encore le Collège Jean-Jacques Rousseau à Roubaix (Pierre Gilbert, architecte).
.J’aime beaucoup le projet et la qualité de « L’Ecole du Centre à PANTIN ».
Ce n’est peut être pas étranger au fait que ce projet regroupe 3 membres de l’ICEB :MEANDRES ; Architectes – TRIBU ; AMO – ALTO ; MOE.
Votre travail rêvé ? Votre commande idéale ?
Un grand projet où les partenaires se respectent et partagent les mêmes objectifs. Où l’on redécouvre les relations humaines sans considérer architectes et ingénieurs comme corvéables à merci.
C’est notamment nécessaire en public. En privé, c’est plus simple et direct : si on ne s’apprécie pas, on ne travaille pas ensemble !
Quels conseils donneriez-vous à un maître d’ouvrage qui souhaite réaliser un bâtiment conforme aux principes de la démarche environnementale ?
Ne pas s’en tenir aux principes ni à la démarche !
Sur le fond, je me moque de la « conformité aux principes de la démarche environnementale », aux calculs règlementaires, aux labels, etc.…
Ce qui m’intéresse c’est le véritable engagement d’un client qui soit sincèrement préoccupé des enjeux et pas seulement à la recherche d’une étiquette.
En France on achète des certifications et des étiquettes. Ça rassure. C’est surement nécessaire pour l’information du public, mais il ne faut pas se cacher l’effet pervers qui peut être, pour un maître d’ouvrage, de vouloir faire faire juste (voire même avec la tentation de bricoler un peu) ce qu’il faut pour avoir l’étiquette convoitée. Il faut lutter contre la perversion du système, L’enjeu est important pour tous.
Ce que j’attends d’un maître d’ouvrage :
La sincérité de ses engagements.
Des objectifs précis.
Persévérer et y croire !