Quelle est la spécificité de votre métier en termes de pratiques ou de clients ?
Notre originalité vient historiquement de l’association du métier de property manager (gestion immobilière) à celui d’AMO HQE. Au gré des tendances et des opportunités commerciales, ces métiers se complètent et se côtoient plus ou moins, mais dans tous les cas ils ne forment qu’une seule et même entreprise et nous veillons depuis la création en 2003 à cette synergie. Nous avons fait, avec mon associé, toute notre carrière dans la construction tertiaire, cela reste naturellement notre cœur de métier. Dans cet univers, dominé par le bureau, nous avons développé depuis 2007 une expertise en construction logistique, un secteur passionnant malgré l’image pas toujours flatteuse qu’il révèle. Enfin nous avons intégré progressivement les compétences de paysagiste et de designer environnemental.
Comment définiriez-vous dans vos réalisations la valeur ajoutée environnementale ?
Nous sommes attachés à la notion de sobriété : sobriété énergétique mais aussi sobriété dans la conception. Nous n’adhérons pas toujours à la sophistication focalisée sur l’amélioration d’un score virtuel (calcul RT, score BREEAM…) et qui par la suite peut entrainer des complications en phase de mise au point ou d’exploitation. Dans cet esprit nous sommes fiers de projets pas toujours très spectaculaires mais redoutablement efficaces par leur simplicité et leur performance : des projets dont les utilisateurs ont le sourire dès leur arrivée dans les lieux.
Quels conseils donneriez-vous à un maitre d’ouvrage qui souhaite réaliser un bâtiment conforme aux principes de la démarche environnementale ?
Small is beautiful ! Là encore notre position peut choquer mais nous ne plaidons pas pour les objectifs de performance énergétique extrêmes, ou pour la multiplication des labels. Toutes les études associées à la démarche doivent se traduire par une réalisation, une fonction ou une performance du bâtiment concrète, si possible perceptible par l’utilisateur.
Votre commande idéale ?
Participer à la stratégie environnementale d’un projet de restructuration lourde d’un aéroport international avec la double casquette d’AMO HQE et d’ingénieur paysagiste.
Quand êtes-vous entré à l’ICEB ? Comment en avez-vous entendu parler ? Quelle a été votre motivation ?
Nous avons eu le plaisir de côtoyer Félix Florio en 2009 sur un projet commun et ce dernier nous a mis sur la voie de l’ICEB en devenant notre parrain. Félix, qui nous a hélas quitté, incarnait la vision de fraternité que nous pouvions attendre d’une association professionnelle ce qui nous avait convaincu de rejoindre le mouvement.
Que vous apporte l’ICEB dans votre métier ?
L’ICEB a participé à la reconnaissance du métier d’AMO HQE et c’était une étape essentielle pour l’émergence de l’ambition environnementale. Avoir réussi à fédérer la profession permet également à chacun des membres de l’association d’avoir plus de poids face aux institutions et aux organismes certificateurs. Pour l’anecdote, nous avons appuyé la rédaction de notre première trame de mission d’AMO HQE sur le document de cadrage que l’ICEB mettait à disposition du public sur son site, et donc cela bien avant que nous rejoignions l’association !
Quelles seraient vos suggestions pour faire évoluer l’association ?
Nous pourrions imaginer une fête annuelle mettant à l’honneur tous les apprentis et stagiaires de nos entreprises ayant au cours de l’année écoulée rejoint la profession. C’est l’occasion de valoriser le travail de tout un écosystème : étudiants, tuteurs en entreprise, professeurs. Et les opportunités de faire plus ample connaissance avec les autres membres dans un format convivial ne sont jamais trop nombreuses !