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  • Entretien avec… Michel Raoust | TERAO

                                                                                                                        Fiche membre Michel Raoust

    Quelle serait votre définition de la HQE ?   

    La démarche qui permet de réaliser des bâtiments bien intégrés à leur environnement, confortables à vivre, sains et aux impacts environnementaux réduits.

    Quelle est votre formation, votre métier de base ?
    Votre parcours pour arriver à la HQE ?

    Une formation d’ingénieur avec une spécialisation en thermique et énergies renouvelables.
    J’ai commencé mon parcours professionnel en 1979, avec un bref passage au Ministère du logement, pour aider à organiser le concours des 5000 maisons solaires et informer les professionnels sur la démarche bioclimatique. J’ai ensuite fondé avec deux architectes un cabinet spécialisé dans l’architecture bioclimatique, puis nous avons créé une société d’édition de logiciels techniques pour diffuser les outils mis au point dans le cadre de nos activités de recherche. Enfin, en 1993 j’ai créé un cabinet spécialisé dans la HQE qui porte aujourd’hui le nom de TERAO.

    Quelle relation entre votre cœur de métier particulier et la démarche environnementale ? 

    Notre coeur de métier est la connaissance du comportement thermique de l’enveloppe des bâtiments. Nous avons mis au point nos propres outils de modélisation que nous utilisons toujours. La cible 4 (gestion de l’énergie) est systématiquement une cible prioritaire dans la démarche HQE.

    Avec qui faites-vous équipe ?

    Soit nous intervenons avec des programmistes voire des sociologues lorsque nous sommes AMO, soit nous faisons partie d’une équipe de maîtrise d’oeuvre et nous intervenons avec l’architecte et les divers BET. Pour de gros projets nous sommes amenés à travailler avec des spécialistes comme des écologues, des spécialistes de la qualité de l’air, de la dépollution, de l’éclairage…Avec la HQE nous touchons à beaucoup de domaines techniques, c’est ce qui est passionnant dans notre métier. De plus nous abordons diverses échelles, du bâtiment au territoire.

     

    Quelles sont vos réalisations actuelles, récentes ou en cours ? 

    La Fondation Louis Vuitton a été livrée en octobre dernier, c’est un projet pour lequel nous portions la démarche HQE au sein de la maîtrise d’œuvre et qui nous a bien occupés pendant 7 ans. Ce bâtiment est le premier établissement culturel à avoir obtenu la certification NF HQE, avec un niveau ‘Excellent’. En tant qu’AMO nous avons mené à bien une école à énergie positive à Valdivienne, près de Poitiers. Nous démarrons en ce moment, comme bureau d’études HQE,  le chantier de l’extension du siège mondial de Dassault Systèmes à Vélizy. Nous suivons, en tant qu’AMO HQE, le chantier de la Société Générale à Val de Fontenay, un projet de 90 000 m2. En Chine, nous intervenons pour la société BIC qui fait construire à Nantong une usine de briquets. Nous portons la certification LEED de cette usine. A Dubai, nous travaillons sur la certification LEED d’un ensemble de gares de métro. En Colombie, nous sommes AMO de l’université nationale pour développer un campus qui sera certifié HQE International. Nous avons une cinquantaine de projets en cours.

    Votre travail rêvé ? Votre commande idéale ?

    Prendre le temps d’étudier sous tous ses angles un beau bâtiment qui ait des impacts quasi nuls sur l’environnement et qui soit parfaitement confortable et sain. Ce qui implique beaucoup de choses !
    la commande idéale est celle qui me permettrait de réaliser ce travail, ce qui implique temps et budget d’études !

    Votre grand œuvre ?

    Paradoxalement, ce ne sont pas les projets les plus spectaculaires dont je suis le plus fier, car même s’ils sont supports d’innovation, ils sont rarement duplicables. C’est le travail que nous réalisons en Chine avec l’Ademe, l’Agence Française de Développement et une équipe d’experts où, avec une somme de conseils assez simples nous faisons des économies d’énergie à grande échelle. J’ai par exemple dirigé pendant dix ans un programme de coopération entre la France et la Chine dans le secteur de la construction. Les retombées directes de ce programme, ce sont 50 000 tonnes de CO2 économisées chaque année et je ne parle pas des retombées indirectes comme la publication de la réglementation thermique en Chine du Nord avec deux ans d’avance sur le calendrier initialement prévu.

    Quels conseils donneriez-vous à un maitre d’ouvrage qui souhaite réaliser un bâtiment conforme aux principes de la démarche environnementale ?

    D’être sincère, de prendre le temps de bien cerner ses priorités et d’accepter un dépassement du budget d’études (ce qui ne signifie pas forcément un budget travaux plus conséquent, bien au contraire !) pour réaliser un bâtiment cohérent. Avoir une vraie démarche d’optimisation et suivre le bâtiment après sa livraison.

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