Quel est votre parcours, racontez nous comment on devient Mike Sissung …?
C’est assez simple, j’ai été élevé à Londres, mon prénom est Michel et après mon retour en France j’ai gardé mon prénom d’adoption. Puis j’ai fais au lycée Raspail à Paris un BTS Froid/ frigoriste que j’ai complété par une formation d’ingénieur au CNAM.
Ensuite, j’ai fais ma coopération en Algérie puis j’ai continué ma carrière dans de nombreux pays africains ou je livrais des usines « clés en main » dans le domaine agroalimentaire.
J’étais devenu en quelque sorte un expert dans les consommations énergétiques et les problématiques thermiques avant l’heure, à une l’époque où on se souciait moins de ces aspects qui sont devenus cruciaux aujourd’hui.
Ce qui m’a amener à réaliser en 1975 les premiers audits énergiques avec une approche environnementale, au sein d’un bureau de contrôle.
J’ai travaillé ensuite chez CEP/Veritas en maîtrise des coûts pour des gestionnaires de patrimoine. Puis mon patron m’a délégué une conférence sur le coût global à l’ICH et Monsieur DELMAS m’a initié à la démarche en « Coût global ».
Quelle est la part dans vos activités du département « environnement », est ce un « plus » dans votre offre de services ?
L’environnement englobe l’ensemble des activités de ma société (Gestion Conseil Bâtiment). Quant un investisseur vient nous consulter pour une mission de prospective à 10 ou 15 ans sur un bâtiment existant ou un projet immobilier en construction neuve, je dois obligatoirement inclure l’impact du Grenelle 2 dans mes calculs. Précédemment associé avec Penicaud Green Building nous avons développé les outils de simulations. Aujourd’hui le volet AMO HQE représente 30% de notre chiffre d’affaires.
Si dans l’accompagnement d’un projet ou d’une mission le volet environnemental n’est pas pris en compte par votre client que faites-vous ?
Notre approche n’est pas celle d’un bureau d’études classique mais plutôt d’un cabinet de conseils immobilier avec des prestations sur mesure. Si à la base le volet environnemental n’est pas la problématique du promoteur ou du gestionnaire de patrimoine, nos recommandations sont de l’entraîner vers la prise en compte du développement durable en le sensibilisant par une diminution des coûts notamment. La réglementation nous aide à cette prise de conscience notamment à partir de 2013. Dans notre activité le développement durable représente 30%, le conseil 40% et la partie bureau d’études 30%.
Est ce que l’approche du « coût global » présentée lors du dernier ICEB café doit être systématique et comment inciter les maîtres d’ouvrage à avoir le bon réflexe ?
Bien sûr l’approche en coût global doit être selon moi systématique, c’est un outil d’aide à la décision incontournable. (CF lien sur l’ICEB café du 27/02). L’exemple de l’automobile est significatif, quand on achète un véhicule on doit connaître les coûts induits des charges d’entretien, cela permet de maîtriser l’investissement et de ne pas s’exposer à des mauvaises surprises. Sur l’hôpital de Rochefort nous avons travaillé sur l’organisation de l’exploitation/maintenance en intégrant l’approche des coûts de gestion et de maintien du patrimoine en l’état pour cela nous avons simulé toutes les données sur les consommations et les coûts de maintenance et d’entretien du bâtiment, sur 20 ans, ce qui nous a permis d’affiner un budget prévisionnel.
Comment définiriez-vous la démarche de l’ICEB auprès de ceux qui ne nous connaissent pas ?
D’après moi l’ICEB est un peu trop intimiste, un peu trop club fermé. Cela me rappelle le réseau Via Séva auquel j’appartiens qui regroupe des ingénieurs des réseaux de chaleur et de froid. Du coup cela positionne l’association de façon un peu élitiste, mais spécialisée d’où l’intérêt d’y être pour suivre ce qui s’y passe.
Quels seraient les points d’améliorations pour faire évoluer l’association ?
Plus d’ouverture et établir plus de lien régulier par le biais d’une newsletter par exemple. Le projet de rejoindre Résobat et de créer une structure en Ile de France me paraît pertinent. Sur l’exemple de Julien POULLOT qui a crée (Le système CUB2D, d’analyse de la durabilité des bâtiments). On peut envisager aussi de mettre à disposition sur le site de l’ICEB un outil de simulation du coût global quand celui-ci sera validé par les instances adoc du CSTB.
Quels sont vos projets en cours et la mission idéale ?
Ecole Nationale des Sciences Avancées mission d’AMO s’agissant d’un contrat Partenariat Public Privé, nous accompagnons le Groupement Vinci-Sogeprom depuis la phase concours jusqu’à la livraison prévue en juin 2012. La phase programme et conception a été validée par l’obtention de la certification « Démarche HQE Bâtiments Tertiaires » pour le bâtiment école et la certification H & E pour les logements d’étudiants.
Centre commercial de Meaux, « Les saisons de Meaux» bâtiment en certification Bream.
Missions pour L’Oréal, ADP, la Poste, avec des missions orientées sur la maîtrise des coûts.
Missions d’audits d’acquisition pour différents gros investisseurs français et étranger.
Le projet idéal quant à moi, c’est un PPP (partenariat privé public). L’état confie le foncier à une entreprise privée, et moi j’interviens avec le programmiste sur le plan HQE avec le volet maîtrise des coûts qui nous permet de rédiger l’appel d’offres du groupement comprenant la maîtrise d’œuvre qui construira le bâtiment et le gérera ce bâtiment le temps de la durée du bail emphytéotique. Ce sont des dossiers qui nécessitent un investissement sur 2 ans (dialogue compétitif), mais pour lesquels nous avons bien réfléchi avec l’ensemble des protagonistes à tous les aspects du projet.