Fiche membre de Paul-Étienne Davier
Pourquoi avoir décider de travailler dans le domaine de l’environnement ?
Venant d’une famille qui n’était pas spécialement sensibilisée à l’écologie, je me suis retrouvé dans ce métier par logique de « durabilité » car j’avais en horreur tout ce qui était gaspillage, produits jetables… De plus savoyard d’origine, j’ai été affecté par la fonte des glaciers visibles sur une génération. La prise de conscience s’est continuée concrètement quand j’ai intégré Sciences-Po et j’ai dès le début souhaité travailler autour des problématiques sociétales ayant attrait au bâtiment et au développement durable. J’ai intégré par la suite un cursus énergie /environnement, en suivant notamment une formation avec Olivier Sidler et dans le cadre de la création de mon entreprise, je me suis orienté vers les économies d’énergie. Je réfléchis aujourd’hui sur les enjeux de la 3eme révolution industrielle.
Par quel intermédiaire et comment as tu pris contact avec l’ICEB?
Quelques mois après la création de ma société et sur les conseils d’Olivier Sidler, je me suis mis en contact avec le « canal historique » des pionniers de la qualité environnementale qui étaient regroupés à l’ICEB. J’ai pu rencontrer sans difficulté Alain Bornarel, Emmanuelle Patte, Christine Lecerf, Michel Le Sommer, Patrick Delaporte … après quelques échanges sur les projets, j’ai pu leur apporter notre expertise en énergétique et notamment en simulation thermique dynamique qui les a convaincu. A partir de là mon adhésion à l’ICEB s’est faite naturellement et en toute simplicité.
Quel est le lien entre Avenir Investir ta 1 ère structure et AI-Environnement?
Il s’agit bien de la même structure qui était positionnée au départ plus en cabinet conseil en Tiers Investissement avant de s’orienter sur une activité de bureau d’ingénierie. Nous avons en effet changé notre nom car il était mal compris par nos clients. Dans notre modèle économique nous souhaitions établir des contrats de performance énergétique et se rémunérer sur les économies réalisées sur les consommations, mais le marché n’était pas mûr. Aujourd’hui avec mes associés (7 personnes) nous sommes plus positionnés en BET environnement, thermique, fluides, très basse consommation avec des prestations en AMO. Nous restons centrés sur de la valeur ajoutée en amont en terme de conseil et pas focalisés sur de la certification mais plutôt faire passer un vrai engagement sociétal.
Dans l’exercice de votre métier quelles sont les motivations qui t’animent ?
En premier lieu ce qui m’anime c’est de faire avancer et bouger les choses dans le bon sens, c’est cette dynamique qui est essentielle et qui donne un vrai sens à mon engagement professionnel.
Ensuite, montrer l’exemple et donner envie au gens de nous imiter en diffusant les bonnes pratiques et aussi important pour nous. Le OFF du Développement Durable (organisé par CO2D et l’ICEB) va tout à fait dans ce sens, en effet grâce à la présentation de projets exemplaires on encourage les praticiens à innover et à mutualiser les techniques et les bonnes pratiques.
Il faut être convaincu par ce que nous faisons et ne pas attendre les législations pour aller de l’avant dans une logique gagnant-gagnant pour tous.
Comment s’est passée ton arrivée à l’ICEB?
Au début on était plutôt en observateur et l’équipe de l’ICEB nous a proposé de les rejoindre sur des projets. Rapidement nous sommes intervenus sur des études énergétiques car notre expertise était complémentaire. Nous étions à la fois impressionnés par le savoir faire des pionniers mais également reconnaissant de leur ouverture à accepter des nouveaux entrants qui pouvaient leur permettre de faire avancer la démarche. Nous leur apportions aussi une maîtrise technique qu’ils n’avaient pas forcément non plus, puisque notre métier est très jeune, comme nous l’étions à l’époque en 2009.
Quelle est ta perception de l’ICEB?
Ma perception est identique à celle que j’ai eu en entrant ; l’ICEB rassemble le meilleur de l’éthique et de la technique. Ce qui me ramène au proverbe chinois »on ne marche bien que sur ses 2 jambes ». L’ICEB est selon moi cet équilibre entre l’éthique et la technique ce qui est rare dans ce métier où on est rarement bon dans les 2 parties, souvent parce que les raisons économiques ne permettent pas de le faire.
Quels sont vos projets en cours et le projet idéal ?
Le projet idéal est celui sur lequel les ambitions techniques sont élevées et pour lequel l’entente d’équipe est excellente.
C’est un projet passif ou à énergie positive sur lequel toutes les parties prenantes sont d’accord sur les objectifs d’aboutissement fonctionnel et d’agrément de vie pour les usagers.
Pour moi, le projet idéal et un projet répondant aux exigences de la Certification Living Building Challenge.
Pour donner des exemples de projets que nous menons qui tendent vers cet idéal :
Nous travaillons actuellement sur un bâtiment à énergie positive qui s’assimile à un projet de R & D sous forme de show room environnemental. Nous intervenons en tant que mandataire de l’équipe de maîtrise d’œuvre. Ce projet sera présenté dans le cadre du OFF du DD ( si il est retenu par le comité de sélection bien sûr… ). L’une de ses originalités est la Démarche de Conception Intégrée que nous avons mise en place au stade du programme.
Nous sommes aussi AMO Environnement sur un Eco Quartier dans le cadre du campus de Saclay, le quartier Camille Claudel, ou l’on appréhende la problématique des équipements, de logements, des résidences étudiantes sur un même site, végétalisé et avec transports doux.. Travailler sur le cadre de vie et l’aménagement urbain durable prend aussi tout son sens à nos yeux.
Pour l’ADEME nous délivrons des modules de formations pour les conseillers info énergie et développons la logique de e-learning. Il est absolument nécessaire de former, informer en masse pour faire évoluer les mentalités et les pratiques.
Avec le PUCA-REHA , nous avons été double lauréats et nous intervenons sur des approches en coût global et en énergie grise. C’est cette vision globale et avant-gardiste qui étape par étape permet au monde de la construction de s’améliorer par itération.La démarche environnementale cherche à pérenniser les bonnes pratiques afin qu’AI Environnement et le secteur du bâtiment soit prêt à affronter la construction en masse de bâtiment 0 énergie à l’horizon 2020.