L’ICEB a la grande tristesse de vous annoncer la mort de Félix Florio mardi 16 décembre 2014.
Félix a été membre de l’ICEB pendant plus de 10 ans et son secrétaire puis son trésorier de 2008 à 2010. C’était, entre autres, un grand spécialiste des déchets de chantier. Il est rentré dans ce secteur par son expérience en tant qu’entrepreneur puis en devenant spécialiste des déchets d’amiante. Il s’est ensuite occupé de démolition et surtout de déconstruction. Il a beaucoup fait évoluer l’ensemble des acteurs du bâtiment sur ce sujet : il est à l’origine des plans de gestion départementaux des déchets et des fameux bordereaux de suivi des déchets. Il a aussi formé un grand nombre de personnes, dont une bonne partie de membres de l’ICEB, à la gestion des déchets de chantier.
C’était un homme généreux, toujours prêt à partager ses outils, un homme souriant, direct, bon vivant. Nous le remercions pour ce qu’il nous a transmis et sommes de tout cœur avec sa famille et ses proches.
Nous reproduisons ci-dessous l’entretien qu’il avait donné pour se présenter sur le site internet de l’ICEB.
7 questions à Félix Florio
Quelle est votre conception de la démarche environnementale du bâti ?
Il y a de nombreuses réponses possibles à cette question, mais il faut avant tout rester simple dans la démarche. Ce qui compte pour moi, c’est d’être capable d’adapter toutes les avancés environnementales pour avoir au final un bâtiment agréable en terme de bien être et de santé. Il ne faut pas oublier que l’on passe plus de 90% de notre temps dans un bâtiment.
Comment se concrétise t-elle dans vos projets et réalisations ?
C’est tout d’abord un travail d’équipe, en tant que bureau d’études j’essaie d’apporter un certain nombre de connaissances liées à mon expérience de l’entreprise. Mon équipe est constituée d’ingénieurs et de techniciens avec des formations en génie civil, thermique et fluide, chantier. Actuellement nous intervenons sur une dizaine de programme en France concernant des missions complètes, de la rédaction du volet environnemental du programme jusqu’au suivi d’exploitation. A Monaco nous intervenons en AMO HQE avec l’APAVE SUDEUROPE sur la construction du Centre Hospitalier Princesse Grace (architecte Claude Vasconi – montant des travaux 630 M€) et en Belgique en assistance à Maîtrise d’Ouvrage sur des programmes de réhabilitation de 2 immeubles à usage de bureaux d’environ 10 000m² chacun..
Dans la phase de mise en œuvre du Grenelle de l’environnement comment percevez vous le rôle de la HQE® ? Est elle toujours en phase avec les attentes des professionnels de la construction ?
Tout d’abord le Grenelle de l’Environnement va permettre à l’ensemble des acteurs de la construction une forte prise de conscience des efforts qui doivent être réaliser en matière de Développement Durable.
Une attention particulière doit toutefois être apportée dans sa mise en œuvre qui risque d’être plus longue que prévue par la formation qui sera à faire pour les acteurs du chantier.
Mais on peut et on doit aller encore plus loin dans les résolutions prises actuellement.
Le deuxième point de votre question c’est le rôle de l’association HQE® : à mon avis l’association HQE n’est plus force de proposition pour le développement de la qualité environnementale avec toutes les conséquences que cela peut représenter.
Pourquoi avez-vous décidé de vous investir dans l’ICEB ?
Après un DESS en sciences physiques, je suis entré dans une entreprise de BTP. Puis en 1992 j’ai créé mon propre bureau d’études et j’avais entre autre pour client l’ANACT (Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail) qui m’a commandé une étude sur l’ensemble des nuisances dans la construction. Puis en 1998 la FFB m’a demandé de réaliser un guide de conduite des chantiers propres, ce qui m’a conduit a dispenser des formations auprès de certains professionnels et de rencontrer des membres de l’association ICEB et en particulier Dominique de Valicourt qui m’a fait part des travaux réalisés par l’ICEB . Je me suis aperçu que mes réflexions étaient totalement en phase avec celles de l’ICEB et j’en suis devenu membre, puis secrétaire et aujourd’hui trésorier de l’association.
Quel est votre rôle au sein d’Envirobat Bretagne ?
ENVIROBAT Bretagne a été créé par la Fédération Régionale du Bâtiment, par le Conseil Régional de Bretagne et l’ADEME. Je suis à ENVIROBAT depuis sa création et je représente l’ICEB au conseil d’administration.
ENVIROBAT Bretagne a été la première entité de ce type en France. Aujourd’hui ENVIROBAT Bretagne de par ses membres dispose d’un très fort potentiel de réflexion et se veut une force de proposition pour la région Bretagne, mais nous sommes liés à des problèmes de structure qui ne nous permet pas d’avoir les moyens de nos ambitions.
Pour plus d’info sur nos activités, nous éditons une newsletter disponible sur le site de l’association.
Comment verriez vous évoluer l’ICEB dans les prochaines années ? son rôle, ses missions ?
Les évolutions et les impulsions sont bonnes, l’ICEB doit se démarquer par ses prises de position pour lutter contre les idées reçues et aller toujours plus loin dans sa démarche. J’aimerais par exemple décentraliser les ICEB cafés en région , pourquoi pas en organiser un en Bretagne en liaison avec ENVIROBAT ? Pour les échanges, le réseau fonctionne bien, c’est la vraie force de l’ICEB. L’association possède un potentiel qui doit être encore plus valorisé.
Quels conseils donneriez-vous à un maître d’ouvrage qui souhaite réaliser un bâtiment conforme aux principes de la démarche environnementale ?
- Au niveau des études de prendre le temps nécessaire pour la mise en œuvre de son projet et s’entourer de bonnes compétences afin que le projet soit optimisé pour répondre à ses aspirations.
- Ne pas hésiter à innover
- Au niveau de la réalisation de laisser le temps aux différents intervenants pour préparer, réaliser, livrer les ouvrages conformément aux exigences mises en place lors de la conception.
Malheureusement ce n’est pas toujours le cas !