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  • Vos récits du monde d’après ! – Retour sur l’ICEB Café : 2054, habiter AVEC le vivant

    Participants virtuels

    Pour notre premier ICEB Café virtuel, nous avons eu la chance d’accueillir Hervé Chaygneaud-Dupuy, professionnel du développement durable et de la communication, citoyen entreprenant et co-animateur du projet Imaginarium-s, l’avenir en récits.

    Sur son impulsion (1), nous avons travaillé en petits groupes et écrit nos récits du « monde d’après ». Ce sont des textes écrits spontanément, en quelques minutes seulement, dans le cadre de petits groupes virtuels, il faut les prendre comme tels !

    Point de départ :

    Mai 2054. Nous avons tous pris l’habitude d’habiter avec le vivant, un vivant souvent surprenant. Et ce matin, quand j’ai ouvert mes volets … [Qu’est-ce que je découvre ? Comment j’y fais face ?]

    Une hirondelle fait le printemps

    2054, nous avons tous pris l’habitude d’habiter avec le vivant, un vivant souvent surprenant. Et ce matin, quand j’ai ouvert mes volets… je découvre deux hirondelles sur l’arbre en face de moi.

    Nous n’en avions pas vu depuis la grande crise de 2030, et les 17 confinements que nous avons traversés depuis… Ce retour est pour nous signe d’espoir, de joie et d’air pur, qui nous ferait presque oublier le passage des sangliers dans notre potager en permaculture il y a quelques années…

    Symbiose

    En 2054, j’ouvre mes volets je découvre une biodiversité où faune et flore coexistent. L’humain vit en symbiose, préservant et laissant développer la biodiversité. La nature est souveraine. On fait avec : l’humain a laissé faire, il a lâché prise… Je sais que si j’ai un problème, le groupe est là. J’ouvre mes volets sur ma forêt comestible pour laquelle je m’active du soir au matin, du matin au soir. Une partie de la nature est entrée en ville ; une partie de la ville  est partie dans la nature.

    Homo Resiliens

    Ce matin j’ouvre mes volets, la nature est débordante et la chaleur est suffocante, les insectes bourdonnent frénétiquement, le monde a changé. L’Homme a changé, oui mais beaucoup moins que le contexte, en a-t–il réellement la capacité ? Je suis un être fragile, en suis-je conscient ? J’ai créé ma propre fragilité, mais je dispose de capacités de résilience pour surmonter cette fragilité. Elle me permet à peine de suivre le mouvement… Il n’est plus temps de penser un nouveau monde tout juste à sauver celui-là. Mon interface à la nature est entre autre gérée par des machines, je m’adapte et je dois utiliser la technologie que je crée à cet effet.

    Appréhension et adaptation

    Ce matin au moment d’ouvrir mes volets, assis sur ma terrasse en regardant mon potager, je vois le voisin qui n’arrivait pas à ouvrir ses volets à cause du foeutus étrangleur, aujourd’hui indigène en région Parisienne. Je lui envoie un message hologramme lui proposant de l’accueillir chez moi à la maison. Nous sommes un collectif d’artisans, une sorte de cluster de travailleurs divers ayant leur indépendance.

    Essentialité

    En 2054, quand j’ouvre ma fenêtre, la nature est là au premier plan.

    Le futur sera dans des modes de vie loin des villes à une échelle plus humaine, moyenne, et où le lien social et le retour à l’essentiel remplacera un emploi en grande majorité subventionné.

    Un mode de vie qui se veut plus lent, pour prendre le temps… Une ville sans moteur, où la nature reprend ses droits.  Les immeubles sont là, mais la nature est mieux intégrée, la technologie et la nature cohabitent, s’enrichissent. Matériaux recyclés, Mode de transport et mode de vie sont mieux adapté à une proximité avec la nature.

    Les animaux ont leur place, les forêts relient villes. Le bruit de la nature a remplacé les moteurs. Un mot, on aurait retrouvé l’ESSENTIALITE.

    Harmonie

    En ouvrant nos volets, ce matin de 2054, on se retrouve dans une ville, assemblage d’îlots, avec de la végétation, l’agriculture, les animaux, des marchés. De notre fenêtre, on aperçoit l’oasis de notre îlot, où interagissent nos voisins dans un esprit de partage et de solidarité autour des biens et des savoirs. Cet îlot est relativement autonome relié aux autres donne une échelle d’économie locale à laquelle chacun participe, il représente le premier échelon de gouvernance.

    Evo-sapiens : Déconfinement de notre nature

    Evo-sapiens  : Déconfinement de la nature Ce matin quand j’ai ouvert mes volets, les chants habituels des oiseaux ont été remplacés par ceux des singes passés en tarzan devant le fenêtre depuis une liane. Paris n’est plus ce qui l’était. La végétation a envahi les façades, lianes, fruits comestibles etc…. La végétation sauvage se mêle à celle plantée par les hommes. Chacun à sa fenêtre présente différents fruits / légumes. Les uns s’échangent les cultures/ la nature sauvage avec les autres. Des poulies et tyroliennes (ou fils de rue)  permettant de se passer et s’envoyer les commissions. L’affluence humaine se trouve aux balcons aux heures de partage de l’eau. Citernes, eaux pluviales filtrées sont à partager, en attendant les futures pluies….Ce nouvel écosystème a plu à des espèces proches de nous, selon l’évolution du climat et de nos rapports à la nature.

    Un contrat social avec la nature/ et le vivant a émergé à posteriori de la crise sanitaire du Covid 2019. C’est le printemps, les singes sont de retour de migration. Notre grande tante dans le Sud nous a prévenus de leur arrivée.

    Les récoltes sont préservées. Les singes auront leur nourriture, piquée dans les bacs qui leur sont réservés.

    La grande tante du Sud nous envoie ces premiers citrons, et filets de pêche qui nous permettront de confectionner masques, bas résilles et autres artifices.

    Les sous-sols sont frais. Nous descendons de nos balcons au métro, ateliers artisanaux et d’échanges.

    Coopération

    En ouvrant mes volets végétaux, j’ai découvert qu’une végétation luxuriante et voluptueuse avait colonisé le bâti moche de la voisine.

    J’ai pris conscience que la coopération du vivant était essentielle au quotidien.

    Mon chien est d’accord avec moi.

    Droits naturels

    La nature a repris ses droits. On est entourés de fleurs, de fruits de légumes, d’animaux. La vie de quartier est organisée sur le partage et l’intergénérationnel : entretien et culture des jardins, services, échanges, apprentissage des enfants par la pratique (jardin et partage du savoir des séniors, communs redéveloppés. Les distances sont franchies grâce aux hologrammes, les déplacements longs se font sur coussins d’air (silence, confort) pour découvrir la nature et des ailleurs.

    Diète

    … Et je vois que la tempête de la nuit a ravagé les vignes c’est la huitième fois en 10 ans qu’il n’y aura pas de récolte, il va falloir rester à l’eau : décidément notre incurie durable depuis des décennies n’a pas eu que des effets catastrophiques sur la biodiversité.

    Après la restitution de ces récits, la discussion s’est engagé notamment sur la notion de propriété et la notion du commun. Quelques citations…

    « La propriété demeure après la mort alors que l’on pourrait être aussi dans le recyclage. On pourrait reprendre l’idée de l’entretien de la terre et des lieux comme premier critère de droit à la gestion des lieux »

    « La propriété en France vient aussi des Lois Loucheur, au moment de la révolution russe, non? »

    « Les mouvements des « communs » semblent très intéressants sur le sujet de la propriété ! »

    A venir, un ICEB Café sur la propriété / les communs ?

    En attendant, nous sommes ravis de cette première expérience virtuelle, et en plus pour un ICEB Café participatif. Un ICEB Café à l’ambiance « joyeuse et optimiste ».

     

    L’enregistrement sonore des interventions est à retrouver ici :

    (1) Voici les références évoquées par Hervé :

    • Kasumi Tei , digues de brume littéralement, digues en chevron des Japonais, notion trouvée dans Médiance d’Augustin Berque et évoquée sur persopolitique : https://www.persopolitique.fr/38/xynthia-et-les-kasumi-tei/
    • Emmanuel Dockès, Voyage en misarchie où est évoqué notamment le principe d’une propriété fondante tout au long de la vie.
  • iceb café
    16 Déc 2024 à 18h30

    Les structures hybrides, l’inévitable métamorphose de l’architecture

    libre - Sur réservation exclusivement

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