Quelle serait votre définition de la HQE ?
C’est un outil d’aide à la conception pour intégrer le développement durable dans les projets de construction, réhabilitation et aménagements urbains.
Quelle est votre formation, votre métier de base ?
Votre parcours pour arriver à la HQE ?
Ingénieur SUPELEC, complété par une formation en design industriel à l’Université de Technologie de Compiègne puis à l’Université de Montréal, j’ai travaillé en agence en tant que conceptrice puis manager de projet en design industriel, signalétique, architecture commerciale et design global.
J’ai ensuite créé ma société AILTER avec la volonté de travailler sur les espaces de vie avec l’approche fonctionnelle, participative, valeur d’usage, management de projet. L’idée est de contribuer à l’optimisation des espaces de vie des gens sur lesquels ils n’ont finalement que peu de prise : équipements, espaces de transport, bureaux…
Puis le déclic, lors du premier Forum européen pour le développement durable en 2002, j’ai réalisé que je pouvais, par mon travail, participer à la réalisation des objectifs du DD et je me suis formée à la démarche HQE®.
Quelle relation entre votre cœur de métier particulier et la HQE ?
J’associe la démarche participative avec les acteurs du projet afin que la maîtrise d’ouvrage, les usagers, la maîtrise d’œuvre, s’approprient les objectifs et qu’ils contribuent à les faire vivre une fois l’opération terminée.
De plus, j’ajoute une analyse de site beaucoup plus complète, une définition et un suivi très poussé des exigences environnementales et surtout beaucoup d’échanges et de pédagogie.
Avec qui faites-vous équipe ?
Avec des indépendants ou de petites structures avec lesquels je trouve des compétences complémentaires, une éthique et une même envie de faire avancer les choses. Parmi eux :
Serge Sidoroff, ingénieur formateur et consultant environnement et développement durable au sein du Cabinet Pénicaud,
Isabelle Pougheon, architecte spécialisée en qualité environnementale,
Patrick Tournot économiste au Cabinet FT,
Christine de Buhan, architecte HQE,
Pascal-Philippe Cloix, directeur d’ECOMAG,
Dominique Pierzo, conseil en gestion d’identité et design…
Quelles sont vos réalisations actuelles, récentes ou en cours ?
- AMO HQE pour la reconstruction d’un accès RER pour la RATP
- Programmation HQE de la réhabilitation d’un hôtel particulier pour en faire une école de musique pour la ville de Montigny-Lès-Cormeilles
- AMO HQE pour un dépôt de bus et siège régional pour la société TRANSDEV en opération pilote pour la certification logistique,
- AMO HQE pour la certification HQE d’une maison de quartier pour la ville de Bourg-La-Reine
Votre travail rêvé ? Votre commande idéale ?
Changer d’échelle : travailler sur un éco-quartier, ou pourquoi pas l’agenda 21 d’une ville?…
Travailler plus en conception avec des architectes et des urbanistes.
Je n’ai pas de grand-œuvre en particulier. Ce qui m’intéresse c’est à la fois les résultats du projet et les transformations induites chez les acteurs. Par exemple lors d’un projet d’une école maternelle, j’ai créé un groupe de travail qui a la base était divergent puis finalement s’est rassemblé dans une dynamique commune.
Quels conseils donneriez-vous à un maitre d’ouvrage qui souhaite réaliser un bâtiment conforme aux principes de la démarche environnementale ?
- Intégrer cette dimension dès la programmation
- Réaliser une démarche participative
- Donner du temps et des moyens à l’équipe de conception
- Réfléchir en coût global
- Toujours penser qu’on fait tout ça pour des gens, à l’échelle du projet : les usagers, les riverains… mais aussi à l’échelle de la planète
Ce n’est pas toujours facile de tenir le cap mais on apprend beaucoup, et ça donne du sens à ce qu’on fait.