Comment faites vous pour gérez vous vos multiple activités ; l’atelier, enseignement, recherche, publication, jury, conférence,…?
En effet c’est parfois compliqué en termes de planning…, mais heureusement ces activités sont complémentaires. Mes activités liées à l’enseignement et à la recherche m’aident à être à jour sur des sujets en perpétuelles évolutions. L’écriture de textes m’aide également à faire le point sur des sujets qui me tiennent à cœur. Parfois ces thèmes sont formalisés dans mes articles avant de l’être dans mes réalisations. C’est notamment le cas de la ventilation naturelle. J’ai en effet écrit sur ce sujet avant de réaliser deux projets atypiques fonctionnant en ventilation naturelle : la maison Gaïta à Issy-les-Moulineaux, puis le bâtiment des Sciences Humaines et Sociales pour l’université de Nanterre qui sera terminé à l’automne prochain
Dans votre activité architecturale, qu’est ce qui vous passionne le plus ; la conception, l’urbanisme, l’aménagement, le suivi du chantier, …. ?
La conception architecturale me passionne bien sûr; c’est le cœur de mon métier. Tous les programmes m’intéressent logements équipements publics… Les programmes de bureaux me motivent aussi car ce sont les programmes génériques par excellence. Les faire évoluer constitue un véritable challenge à la fois architectural et environnemental. Les problématiques à l’échelle de la ville m’intéressent également, notamment parce que la ville constitue la plupart du temps le cade de l’architecture et que la manière de la penser peut conditionner de manière plus ou moins favorable l’architecture. Les problématiques y sont d’une autre nature que celles que l’on rencontre pour la conception des bâtiments. Il ne s’agit en effet pas d’un objet figé que l’on peut dessiner comme un bâtiment, mais plutôt d’un organisme en mouvement dans lequel est impliquée une grande diversité d’acteurs. J’ai également tendance à aborder la ville comme un écosystème dont le fonctionnement pourrait s’inspirer de celui des écosystèmes naturels.
Est-ce qu’il existe une marque de fabrique, une spécificité dans les projets issus de votre atelier ?
Il y a certainement un air de famille dans mes projets, mais c’est plutôt le résultat d’une certaine manière de concevoir que d’a priori formels. Je crois en effet que je ne suis pas trop dans la culture de l’image. Je considère plutôt que l’architecture se fabrique en se nourrissant de la complexité, y compris technique, des problématiques posées. Aussi, j’aime que le projet se révèle progressivement pendant toute la phase de conception. J’aime également qu’elle se manifeste dans les détails auxquels j’attache une grande importance.
Quelle relation entre votre cœur de métier particulier et la qualité environnementale du bâti ?
Mon cœur de métier c’est la conception architecturale et urbaine. La qualité environnementale fait partie de la complexité à laquelle nous sommes confrontés. C’est un défi stimulant et une source de création. Il n’y a pas de solutions toutes faites c’est à nous de les trouver par des nouvelles expressions architecturales, par de l’innovation.
L’architecture doit refléter les valeurs de la société. Dans ces valeurs, il y a aujourd’hui les préoccupations environnementales. Comme architecte, je ne prends donc pas ces questions comme si elles relevaient uniquement de la technique, mais plutôt comme une manière d’aller vers de nouveaux horizons architecturaux.
Avec qui faites-vous équipe ?
En fonction des projets, nous faisons appel à différents types de bureau d’étude. J’ai de plus en plus tendance à faire appel à des bureaux séparés pour la structure, les fluides et l’économie. Je fais également appel à des spécialistes pour leur expertise dans des domaines spécifiques. En revanche la plupart du temps nous réalisons nous même nos études thermiques car j’estime que c’est la meilleurs manière d’avoir la maîtrise de son projet.
Quelles sont vos réalisations actuelles, récentes ou en cours ?
Les bâtiments récemment réalisés sont l’école Justin Oudin à Issy-les-Moulineaux, les logements Passivhaus à Gonesse pour l’Opievoy les logements sociaux à Pierrefitte pour I3F, et les logements sociaux passifs en ossature bois rue Pixérécourt à Paris pour la RIVP.
Nous livrons cette année le bâtiment des Sciences Sociales et Humaines de l’Université de Nanterre, une opération de logements à Saint-Jacques-de-la-Lande, pour Neotoa, et Habitation Familiale, ainsi que le centre sportif de Beaumont-sur-Oise.
Nous avons également différents projets en phase d’études : logements étudiants à Guyancourt pour Expansiel, résidence sociale à Chevilly-la-Rue pour Expansiel, logements à Montreuil pour Immobilière d’Ile de France…
Quels conseils donneriez-vous à un maître d’ouvrage qui souhaite réaliser un bâtiment conforme aux principes de la démarche environnementale ?
Avoir l’esprit ouvert à de nouveaux modes de penser et de concevoir.
Ne pas s’enfermer dans des schémas pré-établis
Accepter que nous sommes en pleine évolution et être prêt au changement